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Fatima cherche un emploi
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Fatima cherche un emploi
Sur le marché du travail, les préjugés font la vie dure aux musulmanes qui cherchent un emploi.
Fatima cherche un emploi
Laura-Julie Perreault
La Presse
Pour un immigrant adulte, l'intégration passe avant tout par le boulot. Au travail, le nouvel arrivant entre en contact avec sa société d'accueil, en apprend les règles, remplit son premier devoir de citoyen en payant des impôts. Mais encore faut-il être capable de trouver un emploi, un défi particulièrement ardu pour les musulmans.
Elles possèdent plus de diplômes que la moyenne des Québécois. Elles ont de l'expérience de travail acquise à l'étranger. La grande majorité d'entre elles parlent français et savent l'écrire. Malgré toutes ces étoiles dans leur bulletin, les musulmanes font face à un énorme taux de chômage au Québec.
Les dernières données de Statistique Canada sur le sujet datent de 2001. Elles montrent que les musulmanes affichaient alors un taux de chômage de 23,7%, et que les hommes musulmans ne se portaient pas beaucoup mieux dans ce domaine. Un taux trois fois plus élevé que la moyenne québécoise, qui surpasse même le taux de chômage chez les Noirs. Est-ce beaucoup mieux cinq ans plus tard? Pas nécessairement, à cause du ressac consécutif aux attentats du 11 septembre.
Comment expliquer ce triste record? Chercheur à l'Université du Québec à Montréal, Frédéric Castel croit que la discrimination à l'endroit des musulmans y est peut-être pour quelque chose, mais elle est loin d'être le seul facteur qui pèse dans la balance.
La grande majorité des musulmans, rappelle M. Castel, sont arrivés au Québec récemment, surtout depuis 1990. Beaucoup d'entre eux se voient ralentis dans la recherche d'un emploi parce que leur expérience de travail et leurs diplômes, acquis à l'étranger, ne sont pas reconnus. Il note aussi que dans la communauté musulmane, on trouve une proportion importante de réfugiés, issus des milieux ruraux de l'Asie, mal outillés pour le marché du travail.
Il reconnaît cependant que les préjugés font aussi la vie dure aux musulmans, et spécialement aux musulmanes, qui cherchent un emploi. «Les musulmanes sont en butte à des stéréotypes qui ont la vie dure: on semble les prendre trop facilement pour des fondamentalistes, vivant à l'ombre du mari - ainsi doublement aliénées - et mal adaptées au monde moderne», croit-il.
Ségrégation
Responsable du programme d'employabilité à Alternatives, Khadija Mounib se heurte à ces stéréotypes tous les jours. Son travail consiste à aider des immigrants au chômage - la plupart originaires du Maghreb - à se trouver un travail. Elle offre aux employeurs des subventions en échange d'une embauche. Travail facile? «Presque impossible», rétorque Mme Mounib.
«En 2003-2004, j'ai reçu un budget pour placer des immigrants. Ils avaient tous des diplômes universitaires. Sur un bassin de 60 personnes, je devais en placer 20. Je n'ai jamais réussi. Dès qu'ils voient Mohammed ou Fatima en haut d'un curriculum vitae, les employeurs ne rappellent pas, dénonce-t-elle. Si je veux remplir mes quotas, je dois me trouver des clients latino-américains ou roumains.»
Même s'il n'existe encore aucune statistique pour le prouver, Khadija Mounib est convaincue que le taux de chômage au sein de la communauté musulmane québécoise a augmenté depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la publication des derniers résultats de Statistique Canada. «Au lendemain du 11 septembre, il y a un employeur pour qui je sélectionnais souvent des CV qui m'a appelée. Il m'a dit sans aucune retenue: «Ne m'envoyez plus de musulmans.» J'étais vraiment vexée», se rappelle celle qui est elle-même musulmane pratiquante.
Les employeurs, ajoute-t-elle, ont souvent peur des demandes que des employés musulmans peuvent leur adresser. «Beaucoup ne veulent pas de femmes voilées parce que ça donne une mauvaise image à leur entreprise. D'autres ont peur que les employés musulmans demandent une salle de prière ou des congés pendant le ramadan», note-t-elle. Résultat: ils rejettent à la source tous les dossiers de personnes issues de pays musulmans, pratiquants ou non.
«Quel gâchis! Les immigrants des pays musulmans viennent ici pour travailler. Ils veulent participer à la vie québécoise, à la société. Tant qu'on les prive d'un emploi, on ralentit leur intégration et le développement du Québec», soupire-t-elle.
Frédéric Castel est du même avis. «La situation est aberrante. Le chômage et la déqualification professionnelle qu'il engendre n'ont aucun sens et sont lourds de conséquences sociales. La situation demande des actions décisives et urgentes», note-t-il.
source :http://www.cyberpresse.ca/article/20060925/CPACTUALITES/609230908/6139/CPACTUEL
Fatima cherche un emploi
Laura-Julie Perreault
La Presse
Pour un immigrant adulte, l'intégration passe avant tout par le boulot. Au travail, le nouvel arrivant entre en contact avec sa société d'accueil, en apprend les règles, remplit son premier devoir de citoyen en payant des impôts. Mais encore faut-il être capable de trouver un emploi, un défi particulièrement ardu pour les musulmans.
Elles possèdent plus de diplômes que la moyenne des Québécois. Elles ont de l'expérience de travail acquise à l'étranger. La grande majorité d'entre elles parlent français et savent l'écrire. Malgré toutes ces étoiles dans leur bulletin, les musulmanes font face à un énorme taux de chômage au Québec.
Les dernières données de Statistique Canada sur le sujet datent de 2001. Elles montrent que les musulmanes affichaient alors un taux de chômage de 23,7%, et que les hommes musulmans ne se portaient pas beaucoup mieux dans ce domaine. Un taux trois fois plus élevé que la moyenne québécoise, qui surpasse même le taux de chômage chez les Noirs. Est-ce beaucoup mieux cinq ans plus tard? Pas nécessairement, à cause du ressac consécutif aux attentats du 11 septembre.
Comment expliquer ce triste record? Chercheur à l'Université du Québec à Montréal, Frédéric Castel croit que la discrimination à l'endroit des musulmans y est peut-être pour quelque chose, mais elle est loin d'être le seul facteur qui pèse dans la balance.
La grande majorité des musulmans, rappelle M. Castel, sont arrivés au Québec récemment, surtout depuis 1990. Beaucoup d'entre eux se voient ralentis dans la recherche d'un emploi parce que leur expérience de travail et leurs diplômes, acquis à l'étranger, ne sont pas reconnus. Il note aussi que dans la communauté musulmane, on trouve une proportion importante de réfugiés, issus des milieux ruraux de l'Asie, mal outillés pour le marché du travail.
Il reconnaît cependant que les préjugés font aussi la vie dure aux musulmans, et spécialement aux musulmanes, qui cherchent un emploi. «Les musulmanes sont en butte à des stéréotypes qui ont la vie dure: on semble les prendre trop facilement pour des fondamentalistes, vivant à l'ombre du mari - ainsi doublement aliénées - et mal adaptées au monde moderne», croit-il.
Ségrégation
Responsable du programme d'employabilité à Alternatives, Khadija Mounib se heurte à ces stéréotypes tous les jours. Son travail consiste à aider des immigrants au chômage - la plupart originaires du Maghreb - à se trouver un travail. Elle offre aux employeurs des subventions en échange d'une embauche. Travail facile? «Presque impossible», rétorque Mme Mounib.
«En 2003-2004, j'ai reçu un budget pour placer des immigrants. Ils avaient tous des diplômes universitaires. Sur un bassin de 60 personnes, je devais en placer 20. Je n'ai jamais réussi. Dès qu'ils voient Mohammed ou Fatima en haut d'un curriculum vitae, les employeurs ne rappellent pas, dénonce-t-elle. Si je veux remplir mes quotas, je dois me trouver des clients latino-américains ou roumains.»
Même s'il n'existe encore aucune statistique pour le prouver, Khadija Mounib est convaincue que le taux de chômage au sein de la communauté musulmane québécoise a augmenté depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la publication des derniers résultats de Statistique Canada. «Au lendemain du 11 septembre, il y a un employeur pour qui je sélectionnais souvent des CV qui m'a appelée. Il m'a dit sans aucune retenue: «Ne m'envoyez plus de musulmans.» J'étais vraiment vexée», se rappelle celle qui est elle-même musulmane pratiquante.
Les employeurs, ajoute-t-elle, ont souvent peur des demandes que des employés musulmans peuvent leur adresser. «Beaucoup ne veulent pas de femmes voilées parce que ça donne une mauvaise image à leur entreprise. D'autres ont peur que les employés musulmans demandent une salle de prière ou des congés pendant le ramadan», note-t-elle. Résultat: ils rejettent à la source tous les dossiers de personnes issues de pays musulmans, pratiquants ou non.
«Quel gâchis! Les immigrants des pays musulmans viennent ici pour travailler. Ils veulent participer à la vie québécoise, à la société. Tant qu'on les prive d'un emploi, on ralentit leur intégration et le développement du Québec», soupire-t-elle.
Frédéric Castel est du même avis. «La situation est aberrante. Le chômage et la déqualification professionnelle qu'il engendre n'ont aucun sens et sont lourds de conséquences sociales. La situation demande des actions décisives et urgentes», note-t-il.
source :http://www.cyberpresse.ca/article/20060925/CPACTUALITES/609230908/6139/CPACTUEL
kabi- Nombre de messages : 3192
Age : 53
Résidence : New-Brunswick
Statut : Citoyen canadien
Date d'inscription : 18/05/2005
Re: Fatima cherche un emploi
Merci kabi pour l'article,
Je croix que le Quebec ne peut pas juste prendre les gains de l'immigration. Il y a un prix à payer, et l'adaptabilité aux cultures en fait partie ! si non cette discrimination suscitera des polémiques à long terme, pas facille à resoudre (comme l'exemple de france)
A vrai dire, fatima doit toujours triplé ces efforts contairement au autres Québecoises, comme ça, elle seront presque au même niveau.
Amicalement,
Je croix que le Quebec ne peut pas juste prendre les gains de l'immigration. Il y a un prix à payer, et l'adaptabilité aux cultures en fait partie ! si non cette discrimination suscitera des polémiques à long terme, pas facille à resoudre (comme l'exemple de france)
A vrai dire, fatima doit toujours triplé ces efforts contairement au autres Québecoises, comme ça, elle seront presque au même niveau.
Amicalement,
Invité- Invité
Re: Fatima cherche un emploi
hatimo Jeu 28 Sep - 13:08
" A vrai dire, fatima doit toujours triplé ces efforts contairement au autres Québecoises, comme ça, elle seront presque au même niveau."
Exactement Hatimo car a qualité égale on choisi Québécois... donc l'immigrants a intérêt à tripler la mise pour se voir élir...
Cet article ne poussa pas à regarder le coté noir du Québec mais beaucoup plus s'y préparer avec une volonté d'acier...
à vaincre sans péril, .. on triomphe sans gloire.
à bon entendeur salut
kabi- Nombre de messages : 3192
Age : 53
Résidence : New-Brunswick
Statut : Citoyen canadien
Date d'inscription : 18/05/2005
Re: Fatima cherche un emploi
Pour ma femme qui porte le voile,
elle n a sente aucun gramme de dicrimination. Malgres qu elle a changer 3 travails et tous dans son domaine de couture.
elle a travaille avec une patron quebecoise et maintenant elle travaille avec une jeune promoteure quebecoise d origine francaise, et elle est tres tres bien dans son travail. ce travail qui est flexible avec les horaires des enfants.
De tte facon , et peut etre qu elle la chance, elle n a jamais senti la dicrimination.
NB: je nie pas qu il n ya pas de discrimination, mais je vous raconte un cas concret.
elle n a sente aucun gramme de dicrimination. Malgres qu elle a changer 3 travails et tous dans son domaine de couture.
elle a travaille avec une patron quebecoise et maintenant elle travaille avec une jeune promoteure quebecoise d origine francaise, et elle est tres tres bien dans son travail. ce travail qui est flexible avec les horaires des enfants.
De tte facon , et peut etre qu elle la chance, elle n a jamais senti la dicrimination.
NB: je nie pas qu il n ya pas de discrimination, mais je vous raconte un cas concret.
Invité- Invité
Re: Fatima cherche un emploi
Salam,
Voici un article sur le port de voile dans la societe Canadienne.
lundi 22 mai 2006
Notre correspondant au Québec Aziz Djaout a interrogé pour oumma.com Gilles Duceppe, chef du parti politique, le Bloc québécois. Sur son site officiel, le Bloc se présente comme « un parti politique souverainiste, implanté exclusivement au Québec. Il a été créé en 1990 devant l’échec du gouvernement fédéral de trouver une formule qui satisfasse les demandes minimales du Québec pour que celui-ci puisse réintégrer la Constitution canadienne. ... Le Bloc Québécois affirme l’existence de la nation québécoise, exige sa reconnaissance et défend les intérêts de ses citoyens et citoyennes ainsi que leur droit de choisir librement leur avenir. » Au cours des dernières élections fédérales en janvier 2006, le Bloc a fait élire 50 député-e-s, qui représentent la majorité des parlementaires québécois (tous partis politiques confondus) siégeant actuellement au Parlement fédéral.
M. Duceppe, vous êtes le seul chef d’un parti politique au Canada et au Québec à avoir utilisé explicitement le mot islamophobie dans un discours public. Pouvez-vous expliquer votre pensée à l’égard de ce phénomène et par quels moyens comptez-vous le combattre ?
Après les attentats du 11 septembre 2001, on a vu se développer ce que j’appellerai du profilage racial, teinté d’islamophobie. Ce phénomène touche tous ceux qui sont musulmans, et plus largement les Arabes, qu’ils soient pratiquants ou pas. C’est donc plus général que l’islam, car les gens ne distinguent pas nécessairement entre ceux qui pratiquent ou pas, ou même, parmi les Arabes, ceux qui sont musulmans ou pas.
Il reste que ce sont plus particulièrement les Arabes au sein de l’islam qu’on veut identifier comme étant tous des terroristes ou de potentiels terroristes. Ce qui est une erreur fondamentale, car le terrorisme n’a pas de nationalité et la démocratie non plus. Ce n’est pas dans les gênes humains, dans les dogmes religieux, la couleur de la peau ou la forme des yeux. Il est donc nécessaire de dénoncer ce phénomène. Quand on est républicain, on ne doit pas caractériser certains groupes de citoyens selon des préjugés.
Souvent, le discours islamophobe se présente comme une défense du principe de la laïcité. A votre avis, comment le concept de la laïcité doit-il être compris dans le contexte canadien, et éventuellement dans un Québec souverain ?
Le concept de laïcité doit être compris de façon semblable que ce soit dans un contexte canadien ou dans le contexte d’un Québec souverain. Ce principe consiste à dire qu’au niveau de l’État, aucune religion ne doit prédominer. L’État n’a pas de religion, mais il doit faire place et respecter toutes les religions. Aussi, les lois de l’État ne doivent en aucune façon être teintées de dogmes religieux ou de pratiques religieuses. Autrement dit, la religion des uns ne doit pas devenir la loi des autres.
Peut-on assister, comme en France, à l’interdiction du port du foulard dans les écoles publiques au Québec ?
Il faut arriver à des aménagements raisonnables. Si on interdisait le voile, il faudrait donc interdire toutes les manifestations religieuses, y compris le crucifix. Est-ce que cela dérange quelqu’un, qu’un élève porte une chaîne avec un crucifix ? Je ne pense pas. Personnellement, le port du voile ne me dérange pas, dans la mesure où cela ne va pas à l’encontre de certains enseignements ou de certains cours, comme les cours d’éducation physique. On nage mal et on court mal avec un voile sur la tête.
On a pas tenu un débat au sein du Bloc sur ces questions. Je vous donne ici mon opinion personnelle. Je pense qu’il faut que les choses aillent de soi, que ce soit raisonnable. Selon moi, porter le voile en classe est raisonnable, et cela ne me dérange pas. Mais, c’est moins raisonnable de le porter dans les cours d’éducation physique.
Peut-on parler d’un vote musulman au Québec ?
Il y a des citoyens Québécois d’origine arabe ou pakistanaise ou autre qui ont le droit de vote et parmi ceux là, certains sont des musulmans pratiquants. C’est sûr que, par rapport au passé, il y a aujourd’hui au Québec un nombre plus important de musulmans pratiquants. Est-ce qu’ils votent tous pareillement ? Non, je ne pense pas qu’il existe un vote musulman homogène. Je pense que certains musulmans appuient les conservateurs, d’autres les libéraux et d’autres encore les souverainistes. Et c’est tant mieux. Dans les sociétés où tout le monde est semblable, il y a un grand problème. En réalité, ce n’est pas que tout le monde soit « pareil », c’est que personne n’a le droit d’être différent. Ce qui est dangereux.
Que pensez-vous de la représentation des musulmans dans les partis politiques au Canada ?
Il faut que cette implication se fasse en fonction de leur qualité de citoyens et de citoyennes, et non pas en fonction de la promotion d’une religion ou d’une autre. Les libéraux ont beaucoup exploité cela, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique également, à un moment donné, les sikhs avaient envahi tous les partis politiques pour faire élire des candidats sikhs comme députés. Ce comportement n’est pas sain. C’est comme si, on était en train de dire, qu’il n’y avait que des gens comme nous, qui nous ressemblent, qui peuvent nous représenter. Or, à l’inverse, si la majorité faisait de même, il n’y aurait pas de députés issus des minorités. Il n’y aurait pas des Maka Kotto, Maria Mourani, Vivian Barbot (trois députées du Bloc issues des minorités ethniques, ndlr).
Je reconnais que certains groupes peuvent souffrir de problèmes particuliers, comme de l’islamophobie dont on a parlé ou de discrimination. Les membres de ces communautés peuvent avoir des préoccupations communes qu’ils leur sont spécifiques. Mais le Bloc travaille pour que tous les Québécois soient considérés comme des citoyens égaux, quelle que soit leur conviction religieuse, leur couleur ou leur origine.
Par ailleurs, il y a en effet une implication politique de plus en plus grande de la part des musulmans du Québec. Et c’est tant mieux. Cependant, comme tous les groupes issus de l’immigration récente, cette implication se fait rarement avec les mouvements souverainistes. Ayant immigré au Canada, ces personnes s’identifient plus naturellement aux partis fédéralistes. Mais ces Québécois d’origine autre évoluent sur le plan politique de la même façon que tous les autres Québécois.
Il semble que les musulmans s’ouvrent de plus en plus à la souveraineté
Effectivement, on perçoit un plus grand intérêt des musulmans envers la souveraineté. Le Bloc travaille avec les Québécois musulmans ou d’origine arabe, comme il travaille avec les Québécois d’origine chinoise ou autre. Mais non pas, en leur disant, votez pour nous. On travaille avec eux sur des préoccupations générales qui importent à tous les Québécois, et sur des préoccupations plus particulières qui les concernent plus spécifiquement. Dans le cadre de ce travail commun sur des problèmes réels, on apprend à mieux se connaître mutuellement. Par la suite, cela se traduit généralement par des appuis au Bloc, à son programme politique et à la souveraineté du Québec.
Quelle est la position du Bloc au sujet de la dernière décision du Gouvernement Harper de geler l’aide humanitaire au peuple Palestinien, suite aux élections démocratiques qui ont porté le Hamas au pouvoir ?
Ce n’est pas l’aide humanitaire, mais l’aide à l’autorité palestinienne qui a été gelée. L’aide humanitaire, disent-ils, n’est pas gelée. Or, il y a des problèmes, je le sais. Il paraît, par exemple, que l’aide médicale à la Palestine, financée par l’ACDI (Agence canadienne de développement international, ndlr), n’est pas arrivée dernièrement à des garderies palestiniennes. On a l’intention de soulever cette question en chambre la semaine prochaine. L’aide humanitaire ne devrait pas être gelée.
Mais même dans le cas de l’aide à l’autorité, notre position est qu’il était prématuré pour le Canada d’agir en premier. L’Europe et les Etats-Unis ont pris cette décision, eu égard aux positions de Hamas qui doit reconnaître le droit d’Israël à l’existence. Ce qui est important. C’est d’ailleurs la position du Bloc qui reconnaît le droit des Palestiniens à leur État propre et le droit d’Israël à l’existence en toute sécurité pour les uns et pour les autres.
Dans le passé, les représentants des deux camps à Ottawa et à l’ONU ont toujours félicité le Bloc pour ses positions. Des positions qui sont rationnelles, rigoureuses et justes. Elles vont dans le sens des accords d’Oslo et des lettres de Genève.
Propos recueillis par Aziz Djaout
Source: http://oumma.com/spip.php?article2050
Voici un article sur le port de voile dans la societe Canadienne.
Gilles Duceppe : « Le port du voile ne me dérange pas »
lundi 22 mai 2006
Notre correspondant au Québec Aziz Djaout a interrogé pour oumma.com Gilles Duceppe, chef du parti politique, le Bloc québécois. Sur son site officiel, le Bloc se présente comme « un parti politique souverainiste, implanté exclusivement au Québec. Il a été créé en 1990 devant l’échec du gouvernement fédéral de trouver une formule qui satisfasse les demandes minimales du Québec pour que celui-ci puisse réintégrer la Constitution canadienne. ... Le Bloc Québécois affirme l’existence de la nation québécoise, exige sa reconnaissance et défend les intérêts de ses citoyens et citoyennes ainsi que leur droit de choisir librement leur avenir. » Au cours des dernières élections fédérales en janvier 2006, le Bloc a fait élire 50 député-e-s, qui représentent la majorité des parlementaires québécois (tous partis politiques confondus) siégeant actuellement au Parlement fédéral.
M. Duceppe, vous êtes le seul chef d’un parti politique au Canada et au Québec à avoir utilisé explicitement le mot islamophobie dans un discours public. Pouvez-vous expliquer votre pensée à l’égard de ce phénomène et par quels moyens comptez-vous le combattre ?
Après les attentats du 11 septembre 2001, on a vu se développer ce que j’appellerai du profilage racial, teinté d’islamophobie. Ce phénomène touche tous ceux qui sont musulmans, et plus largement les Arabes, qu’ils soient pratiquants ou pas. C’est donc plus général que l’islam, car les gens ne distinguent pas nécessairement entre ceux qui pratiquent ou pas, ou même, parmi les Arabes, ceux qui sont musulmans ou pas.
Il reste que ce sont plus particulièrement les Arabes au sein de l’islam qu’on veut identifier comme étant tous des terroristes ou de potentiels terroristes. Ce qui est une erreur fondamentale, car le terrorisme n’a pas de nationalité et la démocratie non plus. Ce n’est pas dans les gênes humains, dans les dogmes religieux, la couleur de la peau ou la forme des yeux. Il est donc nécessaire de dénoncer ce phénomène. Quand on est républicain, on ne doit pas caractériser certains groupes de citoyens selon des préjugés.
Souvent, le discours islamophobe se présente comme une défense du principe de la laïcité. A votre avis, comment le concept de la laïcité doit-il être compris dans le contexte canadien, et éventuellement dans un Québec souverain ?
Le concept de laïcité doit être compris de façon semblable que ce soit dans un contexte canadien ou dans le contexte d’un Québec souverain. Ce principe consiste à dire qu’au niveau de l’État, aucune religion ne doit prédominer. L’État n’a pas de religion, mais il doit faire place et respecter toutes les religions. Aussi, les lois de l’État ne doivent en aucune façon être teintées de dogmes religieux ou de pratiques religieuses. Autrement dit, la religion des uns ne doit pas devenir la loi des autres.
Peut-on assister, comme en France, à l’interdiction du port du foulard dans les écoles publiques au Québec ?
Il faut arriver à des aménagements raisonnables. Si on interdisait le voile, il faudrait donc interdire toutes les manifestations religieuses, y compris le crucifix. Est-ce que cela dérange quelqu’un, qu’un élève porte une chaîne avec un crucifix ? Je ne pense pas. Personnellement, le port du voile ne me dérange pas, dans la mesure où cela ne va pas à l’encontre de certains enseignements ou de certains cours, comme les cours d’éducation physique. On nage mal et on court mal avec un voile sur la tête.
On a pas tenu un débat au sein du Bloc sur ces questions. Je vous donne ici mon opinion personnelle. Je pense qu’il faut que les choses aillent de soi, que ce soit raisonnable. Selon moi, porter le voile en classe est raisonnable, et cela ne me dérange pas. Mais, c’est moins raisonnable de le porter dans les cours d’éducation physique.
Peut-on parler d’un vote musulman au Québec ?
Il y a des citoyens Québécois d’origine arabe ou pakistanaise ou autre qui ont le droit de vote et parmi ceux là, certains sont des musulmans pratiquants. C’est sûr que, par rapport au passé, il y a aujourd’hui au Québec un nombre plus important de musulmans pratiquants. Est-ce qu’ils votent tous pareillement ? Non, je ne pense pas qu’il existe un vote musulman homogène. Je pense que certains musulmans appuient les conservateurs, d’autres les libéraux et d’autres encore les souverainistes. Et c’est tant mieux. Dans les sociétés où tout le monde est semblable, il y a un grand problème. En réalité, ce n’est pas que tout le monde soit « pareil », c’est que personne n’a le droit d’être différent. Ce qui est dangereux.
Que pensez-vous de la représentation des musulmans dans les partis politiques au Canada ?
Il faut que cette implication se fasse en fonction de leur qualité de citoyens et de citoyennes, et non pas en fonction de la promotion d’une religion ou d’une autre. Les libéraux ont beaucoup exploité cela, surtout en Ontario. En Colombie-Britannique également, à un moment donné, les sikhs avaient envahi tous les partis politiques pour faire élire des candidats sikhs comme députés. Ce comportement n’est pas sain. C’est comme si, on était en train de dire, qu’il n’y avait que des gens comme nous, qui nous ressemblent, qui peuvent nous représenter. Or, à l’inverse, si la majorité faisait de même, il n’y aurait pas de députés issus des minorités. Il n’y aurait pas des Maka Kotto, Maria Mourani, Vivian Barbot (trois députées du Bloc issues des minorités ethniques, ndlr).
Je reconnais que certains groupes peuvent souffrir de problèmes particuliers, comme de l’islamophobie dont on a parlé ou de discrimination. Les membres de ces communautés peuvent avoir des préoccupations communes qu’ils leur sont spécifiques. Mais le Bloc travaille pour que tous les Québécois soient considérés comme des citoyens égaux, quelle que soit leur conviction religieuse, leur couleur ou leur origine.
Par ailleurs, il y a en effet une implication politique de plus en plus grande de la part des musulmans du Québec. Et c’est tant mieux. Cependant, comme tous les groupes issus de l’immigration récente, cette implication se fait rarement avec les mouvements souverainistes. Ayant immigré au Canada, ces personnes s’identifient plus naturellement aux partis fédéralistes. Mais ces Québécois d’origine autre évoluent sur le plan politique de la même façon que tous les autres Québécois.
Il semble que les musulmans s’ouvrent de plus en plus à la souveraineté
Effectivement, on perçoit un plus grand intérêt des musulmans envers la souveraineté. Le Bloc travaille avec les Québécois musulmans ou d’origine arabe, comme il travaille avec les Québécois d’origine chinoise ou autre. Mais non pas, en leur disant, votez pour nous. On travaille avec eux sur des préoccupations générales qui importent à tous les Québécois, et sur des préoccupations plus particulières qui les concernent plus spécifiquement. Dans le cadre de ce travail commun sur des problèmes réels, on apprend à mieux se connaître mutuellement. Par la suite, cela se traduit généralement par des appuis au Bloc, à son programme politique et à la souveraineté du Québec.
Quelle est la position du Bloc au sujet de la dernière décision du Gouvernement Harper de geler l’aide humanitaire au peuple Palestinien, suite aux élections démocratiques qui ont porté le Hamas au pouvoir ?
Ce n’est pas l’aide humanitaire, mais l’aide à l’autorité palestinienne qui a été gelée. L’aide humanitaire, disent-ils, n’est pas gelée. Or, il y a des problèmes, je le sais. Il paraît, par exemple, que l’aide médicale à la Palestine, financée par l’ACDI (Agence canadienne de développement international, ndlr), n’est pas arrivée dernièrement à des garderies palestiniennes. On a l’intention de soulever cette question en chambre la semaine prochaine. L’aide humanitaire ne devrait pas être gelée.
Mais même dans le cas de l’aide à l’autorité, notre position est qu’il était prématuré pour le Canada d’agir en premier. L’Europe et les Etats-Unis ont pris cette décision, eu égard aux positions de Hamas qui doit reconnaître le droit d’Israël à l’existence. Ce qui est important. C’est d’ailleurs la position du Bloc qui reconnaît le droit des Palestiniens à leur État propre et le droit d’Israël à l’existence en toute sécurité pour les uns et pour les autres.
Dans le passé, les représentants des deux camps à Ottawa et à l’ONU ont toujours félicité le Bloc pour ses positions. Des positions qui sont rationnelles, rigoureuses et justes. Elles vont dans le sens des accords d’Oslo et des lettres de Genève.
Propos recueillis par Aziz Djaout
Source: http://oumma.com/spip.php?article2050
Re: Fatima cherche un emploi
Merci Buls23 pour ton article
kabi- Nombre de messages : 3192
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Date d'inscription : 18/05/2005
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