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Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne
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Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne
Salam,
Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne.
vendredi 2 janvier 2004
Pays relativement ouvert à l’immigration mais qui n’échappe pas au modèle américain du communautarisme, le Canada permet chaque année à 200 000 immigrés de devenir citoyens. La majorité des immigrants viennent des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie. Mais la diaspora africaine y est bien représentée, à l’image de Eleni Stavridou, Canado-egyptienne qui vit à Montréal depuis plus de quarante ans.
Par Nathalie Rohmer
Eleni Stavridou, native d’Egypte, est arrivée au Canada à l’âge de 22 ans. « Je m’en souviendrai toute ma vie. C’était le 19 décembre 1962. Lorsque je suis descendue du bateau, à Halifax, il y a avait cinquante centimètres de neige et je n’étais bien sûr pas équipée pour affronter de telles conditions climatiques. Le froid a été mon premier choc. » Puis Eleni Stavridou a découvert les difficultés de l’immersion dans une autre culture. D’autant qu’à l’époque, être immigré au Canada n’était pas chose facile. La plupart d’entre eux venaient surtout d’Europe de l’Ouest et d’Asie. La diaspora africaine au Canada est très récente. Avant la vague de décolonisation des années 60, les Africains représentaient à peine 0,5 % des étrangers au Canada.
« Moi, j’arrivais d’Egypte avec des diplômes. J’étais déjà professeur de grec et je parlais l’arabe, le français et l’anglais. Or, le Canada avait surtout besoin d’une main d’œuvre ouvrière. » Mais il en fallait plus pour décourager cette jeune femme, déracinée mais déterminée. « Mon but était d’atteindre Montréal. J’avais décidé que ma nouvelle vie débuterait là-bas. » Le trajet en train devait durer vingt heures. Et lorsque Eleni Stavridou demande une place dans un wagon couchette, elle découvre avec stupeur l’accueil réservé aux immigrés. « Le guichetier ne voulait rien savoir. Les immigrés devaient voyager d’office sur des bancs en bois. J’étais scandalisée. J’ai fait des pieds et des mains mais j’ai obtenu ma couchette ! » Ce premier affront laissait augurer des difficultés qu’elle aurait à trouver un travail.
Chance et détermination
Arrivée à Montréal, Eleni Stavridou entame ses premières démarches au bureau Citoyenneté et Immigration. Par le plus grand des hasards, l’officier du gouvernement qui la reçoit est d’origine grecque. « Cette femme était sans doute touchée de voir une jeune fille parler sa langue... Quoiqu’il en soit, elle m’a offert son aide et m’a proposé un poste dans une banque, qui ne figurait pas du tout parmi les offres auxquelles j’avais droit. Je me présente à la direction de la banque en question et, coup de chance à nouveau, la personne promet de m’embaucher si je reviens avec une recommandation du bureau du travail. » C’est ainsi qu’Eleni Stavridou réussit à décrocher son premier emploi. Volontaire, énergique et ambitieuse, elle étudie la comptabilité, passe une maîtrise en économie et un MBA en marketing en plus de son travail. Assistante comptable à ses débuts, elle gravit les échelons et passe chef de service en cinq ans.
Eleni Stavridou a réussi un parcours exceptionnel. Tel n’est pas le cas de toutes les personnes qui ont immigré au Canada et elle en est bien consciente. Dans leur recherche d’intégration, les immigrés venus d’Afrique sont la plupart du temps aux prises avec les préjugés et le racisme. Malgré la politique canadienne de multiculturalisme qui prône la diversité et l’identité ethniques, la discrimination persiste, notamment lors des périodes économiques difficiles. Dans son livre La présence des Noirs dans la mosaïque canadienne, Wilson A. Head note par exemple qu’à Toronto, la ville la plus cosmopolite du Canada, 90% des immigrés africains ne parviennent pas à trouver du travail dans leur branche. Comme aux Etats-Unis, l’intégration des nouveaux arrivants nécessite paradoxalement d’entrer dans le communautarisme.
De plus en plus d’Africains
Au moment de la décolonisation, la politique d’immigration canadienne est ambiguë : les vagues d’admissions succèdent aux périodes de restriction. Le Livre blanc sur l’immigration publié par le gouvernement fédéral en 1966 a servi de catalyseur pour l’établissement d’un processus de présélection des candidats moins discriminatoire. En 1976, le Livre vert de l’immigration interdisait l’entrée des ressortissants des pays de l’Afrique. Loi qui sera invalidée deux ans plus tard. En 1981, l’instabilité politique, les catastrophes naturelles, les guerres et autres violences inter-ethniques entraînent une arrivée massive d’Africains. Dix ans plus tard, de 50 000 leur nombre passe à 166 000. Les réfugiés et les personnes diplômées constituent le gros de la population étrangère établie au Canada. Ils proviennent pour la plupart de l’Afrique australe, de l’ouest et, de plus en plus, du Maghreb.
Pendant ce temps, Eleni Stavridou continue son ascension au point d’occuper des postes d’encadrement et de gestion pour le compte du gouvernement fédéral du Canada avant de diriger le Secrétariat de développement de la région de Montréal. En 1983, elle se lance dans la promotion du design et participe à la création de l’Institut du Design de Montréal dont elle est désormais directrice exécutive. Lorsqu’elle regarde en arrière, la Canado-égyptienne est fière de son pays d’accueil en matière d’échanges culturels. « Aujourd’hui, le Canada recherche des compétences dans différents secteurs. L’accueil des immigrés est beaucoup mieux organisé. Les arrivants étudient plus facilement, reçoivent des cours de français et d’anglais, l’aide sociale s’est accrue et les préjugés sont moins vivaces. »
Améliorer l’accueil des immigrés
Les évènements du 11 septembre ont compliqué l’admission des candidats et la régularisation des sans-papiers reste une question épineuse. Mais le Canada continue de faire sa promotion dans plusieurs pays. Près de 200 000 immigrants deviennent citoyens canadiens chaque année. A condition qu’ils aient des compétences professionnelles et une stabilité financière attestées. Le ministère canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration tente encore d’accroître la protection des demandeurs vulnérables et a adopté la création, en avril prochain, d’une structure chargée de régir les activités des consultants en immigration. De quoi faire peut-être plusieurs chevaliers de l’Ordre national du Québec comme Eleni Stavridou le fût en 2003.
Source: http://www.afrik.com/article6911.html
« Ma nouvelle vie a débuté à Montréal »
Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne.
vendredi 2 janvier 2004
Pays relativement ouvert à l’immigration mais qui n’échappe pas au modèle américain du communautarisme, le Canada permet chaque année à 200 000 immigrés de devenir citoyens. La majorité des immigrants viennent des Etats-Unis, d’Europe et d’Asie. Mais la diaspora africaine y est bien représentée, à l’image de Eleni Stavridou, Canado-egyptienne qui vit à Montréal depuis plus de quarante ans.
Par Nathalie Rohmer
Eleni Stavridou, native d’Egypte, est arrivée au Canada à l’âge de 22 ans. « Je m’en souviendrai toute ma vie. C’était le 19 décembre 1962. Lorsque je suis descendue du bateau, à Halifax, il y a avait cinquante centimètres de neige et je n’étais bien sûr pas équipée pour affronter de telles conditions climatiques. Le froid a été mon premier choc. » Puis Eleni Stavridou a découvert les difficultés de l’immersion dans une autre culture. D’autant qu’à l’époque, être immigré au Canada n’était pas chose facile. La plupart d’entre eux venaient surtout d’Europe de l’Ouest et d’Asie. La diaspora africaine au Canada est très récente. Avant la vague de décolonisation des années 60, les Africains représentaient à peine 0,5 % des étrangers au Canada.
« Moi, j’arrivais d’Egypte avec des diplômes. J’étais déjà professeur de grec et je parlais l’arabe, le français et l’anglais. Or, le Canada avait surtout besoin d’une main d’œuvre ouvrière. » Mais il en fallait plus pour décourager cette jeune femme, déracinée mais déterminée. « Mon but était d’atteindre Montréal. J’avais décidé que ma nouvelle vie débuterait là-bas. » Le trajet en train devait durer vingt heures. Et lorsque Eleni Stavridou demande une place dans un wagon couchette, elle découvre avec stupeur l’accueil réservé aux immigrés. « Le guichetier ne voulait rien savoir. Les immigrés devaient voyager d’office sur des bancs en bois. J’étais scandalisée. J’ai fait des pieds et des mains mais j’ai obtenu ma couchette ! » Ce premier affront laissait augurer des difficultés qu’elle aurait à trouver un travail.
Chance et détermination
Arrivée à Montréal, Eleni Stavridou entame ses premières démarches au bureau Citoyenneté et Immigration. Par le plus grand des hasards, l’officier du gouvernement qui la reçoit est d’origine grecque. « Cette femme était sans doute touchée de voir une jeune fille parler sa langue... Quoiqu’il en soit, elle m’a offert son aide et m’a proposé un poste dans une banque, qui ne figurait pas du tout parmi les offres auxquelles j’avais droit. Je me présente à la direction de la banque en question et, coup de chance à nouveau, la personne promet de m’embaucher si je reviens avec une recommandation du bureau du travail. » C’est ainsi qu’Eleni Stavridou réussit à décrocher son premier emploi. Volontaire, énergique et ambitieuse, elle étudie la comptabilité, passe une maîtrise en économie et un MBA en marketing en plus de son travail. Assistante comptable à ses débuts, elle gravit les échelons et passe chef de service en cinq ans.
Eleni Stavridou a réussi un parcours exceptionnel. Tel n’est pas le cas de toutes les personnes qui ont immigré au Canada et elle en est bien consciente. Dans leur recherche d’intégration, les immigrés venus d’Afrique sont la plupart du temps aux prises avec les préjugés et le racisme. Malgré la politique canadienne de multiculturalisme qui prône la diversité et l’identité ethniques, la discrimination persiste, notamment lors des périodes économiques difficiles. Dans son livre La présence des Noirs dans la mosaïque canadienne, Wilson A. Head note par exemple qu’à Toronto, la ville la plus cosmopolite du Canada, 90% des immigrés africains ne parviennent pas à trouver du travail dans leur branche. Comme aux Etats-Unis, l’intégration des nouveaux arrivants nécessite paradoxalement d’entrer dans le communautarisme.
De plus en plus d’Africains
Au moment de la décolonisation, la politique d’immigration canadienne est ambiguë : les vagues d’admissions succèdent aux périodes de restriction. Le Livre blanc sur l’immigration publié par le gouvernement fédéral en 1966 a servi de catalyseur pour l’établissement d’un processus de présélection des candidats moins discriminatoire. En 1976, le Livre vert de l’immigration interdisait l’entrée des ressortissants des pays de l’Afrique. Loi qui sera invalidée deux ans plus tard. En 1981, l’instabilité politique, les catastrophes naturelles, les guerres et autres violences inter-ethniques entraînent une arrivée massive d’Africains. Dix ans plus tard, de 50 000 leur nombre passe à 166 000. Les réfugiés et les personnes diplômées constituent le gros de la population étrangère établie au Canada. Ils proviennent pour la plupart de l’Afrique australe, de l’ouest et, de plus en plus, du Maghreb.
Pendant ce temps, Eleni Stavridou continue son ascension au point d’occuper des postes d’encadrement et de gestion pour le compte du gouvernement fédéral du Canada avant de diriger le Secrétariat de développement de la région de Montréal. En 1983, elle se lance dans la promotion du design et participe à la création de l’Institut du Design de Montréal dont elle est désormais directrice exécutive. Lorsqu’elle regarde en arrière, la Canado-égyptienne est fière de son pays d’accueil en matière d’échanges culturels. « Aujourd’hui, le Canada recherche des compétences dans différents secteurs. L’accueil des immigrés est beaucoup mieux organisé. Les arrivants étudient plus facilement, reçoivent des cours de français et d’anglais, l’aide sociale s’est accrue et les préjugés sont moins vivaces. »
Améliorer l’accueil des immigrés
Les évènements du 11 septembre ont compliqué l’admission des candidats et la régularisation des sans-papiers reste une question épineuse. Mais le Canada continue de faire sa promotion dans plusieurs pays. Près de 200 000 immigrants deviennent citoyens canadiens chaque année. A condition qu’ils aient des compétences professionnelles et une stabilité financière attestées. Le ministère canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration tente encore d’accroître la protection des demandeurs vulnérables et a adopté la création, en avril prochain, d’une structure chargée de régir les activités des consultants en immigration. De quoi faire peut-être plusieurs chevaliers de l’Ordre national du Québec comme Eleni Stavridou le fût en 2003.
Source: http://www.afrik.com/article6911.html
Re: Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne
Merci Bulls023
Belle histoire .
Tu nous promis d ecrire ton journal d ici 40 ans .
Longue vie a erableatlas .
Amicalement .
Melkam .
Belle histoire .
Tu nous promis d ecrire ton journal d ici 40 ans .
Longue vie a erableatlas .
Amicalement .
Melkam .
melkam- Nombre de messages : 889
Age : 60
Résidence : Montreal
Emploi : Cadre Technique
Statut : Resident permanent .
Date d'inscription : 19/09/2005
Re: Parcours d’immigré : Eleni Stavridou, égyptienne
Salam,
D'ici 40 ans, on va ecrire tous ensemble une histoire .
D'ici 40 ans, on va ecrire tous ensemble une histoire .
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