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L'immigration à Québec... pourquoi ?
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L'immigration à Québec... pourquoi ?
Salam cher(e)s érablistes,
En naviguant sur internet, je suis tombée sur un sujet qui vaut la peine d'être partagé et même commenté par vous.
Il s'agit de la notion d'immigration vue non pas par les immigrants, cette fois ci, mais par nos futurs "hôtes" eux mêmes.
Bonne lecture.
A+
Rachel
Date article : juillet 2006.
"Je m'énerve un peu en constatant la nature du débat sur l'immigration qui a cours présentement à Québec.
D'une part, la mairesse rappelle — avec raison — que les immigrants ne doivent pas être considérés comme des machines qu'on importe pour répondre aux besoins des entreprises de la région. C'est une déclaration qui est toute à son honneur.
D'autre part, la Chambre de commerce de Québec rappelle — aussi avec raison — qu'il faut malgré tout être en mesure d'offrir un travail valorisant aux immigrants si on désire qu'ils s'intègrent adéquatement à la société québécoise (il faut quand même déplorer certains choix de mots et quelques nuances manquantes dans ce communiqué) .
Enfin, la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec formule une opinion selon laquelle c'est une illusion de croire que l'immigration qui permettra de combler les besoins de main-d'oeuvre des entreprises de la région et qu'il faudrait plutôt faire des efforts pour amener des travailleurs d'autres régions du Québec vers la capitale.
Ce ne sont pas les positions des uns et des autres qui m'agace, c'est le fait qu'en posant ainsi le débat en terme de « besoins du marché du travail » on occulte ce qui est à mon avis la principale raison pour privilégier l'immigration dans la région de Québec.
Il me semble que dans un monde de plus en plus globalisé, où l'interdépendance des pays, des régions, des villes et des peuples et des plus en plus évidente, il est indispensable de comprendre la diversité — de la côtoyer, dans la mesure du possible — de savoir que tout le monde ne vit pas de la même façon, de réaliser qu'ailleurs c'est aussi ici...
Si nous avons toutes les raisons de croire dans l'ingéniosité et le savoir faire de gens de Québec, d'en être fiers, et de penser qu'il pourrait rayonner partout autour du monde — comme les créations de Robert Lepage — il faut bien admettre qu'un des principaux handicaps auquel nous devons palier pour cela, c'est de vivre dans un vase clos relatif — entre nous — très blancs, très catholiques, très francophones. Il y a bien quelques touristes pour nous rappeler l'existence d'un autre monde, mais c'est clairement insuffisant.
Il me semble que dans ce contexte, l'immigration devrait d'abord être perçue comme une fenêtre sur le monde, comme une passerelle vers des réalités qui nous sont autrement inaccessibles, étrangères, inconnues. Dans cette perspective, c'est une relation de solidarité qui doit s'installer dès le départ entre l'immigrant et son milieu d'accueil: il faut s'entraider, pour se comprendre, pour s'expliquer le monde, ici et ailleurs – c'est une condition pour ressortir mutuellement enrichis de cette expérience. Il faut accueillir les gens d'abord pour ce qu'ils sont.
Si on y croit, il faut donner plus régulièrement la parole aux immigrants — pas pour leur faire dire que nous les avons bien (ou mal) accueilli, mais pour les inviter à nous parler d'eux, d'où ils viennent, du monde que nous partageons, de ce qui les amènent à Québec — de ce qui est semblable et de ce qui est différent, ici et là-bas.
* * *
Lorsque j'avais sept ou huit ans et que je restait à l'école le midi, c'est Madame Malouf qui supervisait le dîner.
Un jour, vers la fin de l'année, Madame Malouf nous a présenté des diapositives du Liban, le pays qu'elle avait quitté pour venir s'installer au Québec. Je m'en souviens comme si c'était hier. Un de mes souvenirs d'école les plus clairs.
Une première série de diapositives nous avait permis de découvrir le Liban d'avant la guerre et sa splendide côte méditerranéenne avec ses plages, ses grands hôtels, de remarquables immeubles et de superbes avenues. Une deuxième série nous avait permis de comprendre les conséquences de la guerre: des images semblables, où on pouvait reconnaître les mêmes lieux, les mêmes immeubles, mais où, pour l'essentiel, il n'y avait plus qu'un champ de ruines. Inoubliable, à tout âge, mais encore plus pour des yeux d'enfants.
Chaque jours, je revois les images que madame Malouf nous a présentées et même vingt-cinq ans plus tard, elles ont plus de sens que celles que me présentent aujourd'hui en boucle Radio-Canada, Libération, Le Monde ou CNN. Ces images ont un visage, elles m'obligent à ne pas « théoriser » cette guerre — elles m'imposent de ne pas perdre de vue que derrière tout « ça » il y a des gens qui souffrent.
Aujourd'hui, je souhaiterais qu'il y ait une Madame Malouf dans toutes les écoles du Québec, au moins une, pour parler de son pays d'origine aux enfants, pour leur parler de la paix et de la guerre, de ce qu'elles ont laissé derrières elles et de ce qu'elles ont trouvé ici.
Aujourd'hui, je souhaiterais qu'il y ait beaucoup de Madame Malouf à Québec... non pas parce que nous manquons de personnes pour superviser les enfants le midi dans les cafétérias scolaires, mais parce que je pense que leur présence est indispensable pour préparer adéquatement les enfants à vivre dans le monde qui sera le leur — celui que nous leur aurons laissé en héritage.
Merci Madame Malouf. Merci. Et bon courage."
Sources : http://carnets.opossum.ca/remolino/archives/2006/07/limmigration_a.html
P.S : les sujets abordés dans ce site sont intéressants. N'hésitez pas à les consulter.
En naviguant sur internet, je suis tombée sur un sujet qui vaut la peine d'être partagé et même commenté par vous.
Il s'agit de la notion d'immigration vue non pas par les immigrants, cette fois ci, mais par nos futurs "hôtes" eux mêmes.
Bonne lecture.
A+
Rachel
Date article : juillet 2006.
"Je m'énerve un peu en constatant la nature du débat sur l'immigration qui a cours présentement à Québec.
D'une part, la mairesse rappelle — avec raison — que les immigrants ne doivent pas être considérés comme des machines qu'on importe pour répondre aux besoins des entreprises de la région. C'est une déclaration qui est toute à son honneur.
D'autre part, la Chambre de commerce de Québec rappelle — aussi avec raison — qu'il faut malgré tout être en mesure d'offrir un travail valorisant aux immigrants si on désire qu'ils s'intègrent adéquatement à la société québécoise (il faut quand même déplorer certains choix de mots et quelques nuances manquantes dans ce communiqué) .
Enfin, la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec formule une opinion selon laquelle c'est une illusion de croire que l'immigration qui permettra de combler les besoins de main-d'oeuvre des entreprises de la région et qu'il faudrait plutôt faire des efforts pour amener des travailleurs d'autres régions du Québec vers la capitale.
Ce ne sont pas les positions des uns et des autres qui m'agace, c'est le fait qu'en posant ainsi le débat en terme de « besoins du marché du travail » on occulte ce qui est à mon avis la principale raison pour privilégier l'immigration dans la région de Québec.
Il me semble que dans un monde de plus en plus globalisé, où l'interdépendance des pays, des régions, des villes et des peuples et des plus en plus évidente, il est indispensable de comprendre la diversité — de la côtoyer, dans la mesure du possible — de savoir que tout le monde ne vit pas de la même façon, de réaliser qu'ailleurs c'est aussi ici...
Si nous avons toutes les raisons de croire dans l'ingéniosité et le savoir faire de gens de Québec, d'en être fiers, et de penser qu'il pourrait rayonner partout autour du monde — comme les créations de Robert Lepage — il faut bien admettre qu'un des principaux handicaps auquel nous devons palier pour cela, c'est de vivre dans un vase clos relatif — entre nous — très blancs, très catholiques, très francophones. Il y a bien quelques touristes pour nous rappeler l'existence d'un autre monde, mais c'est clairement insuffisant.
Il me semble que dans ce contexte, l'immigration devrait d'abord être perçue comme une fenêtre sur le monde, comme une passerelle vers des réalités qui nous sont autrement inaccessibles, étrangères, inconnues. Dans cette perspective, c'est une relation de solidarité qui doit s'installer dès le départ entre l'immigrant et son milieu d'accueil: il faut s'entraider, pour se comprendre, pour s'expliquer le monde, ici et ailleurs – c'est une condition pour ressortir mutuellement enrichis de cette expérience. Il faut accueillir les gens d'abord pour ce qu'ils sont.
Si on y croit, il faut donner plus régulièrement la parole aux immigrants — pas pour leur faire dire que nous les avons bien (ou mal) accueilli, mais pour les inviter à nous parler d'eux, d'où ils viennent, du monde que nous partageons, de ce qui les amènent à Québec — de ce qui est semblable et de ce qui est différent, ici et là-bas.
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Lorsque j'avais sept ou huit ans et que je restait à l'école le midi, c'est Madame Malouf qui supervisait le dîner.
Un jour, vers la fin de l'année, Madame Malouf nous a présenté des diapositives du Liban, le pays qu'elle avait quitté pour venir s'installer au Québec. Je m'en souviens comme si c'était hier. Un de mes souvenirs d'école les plus clairs.
Une première série de diapositives nous avait permis de découvrir le Liban d'avant la guerre et sa splendide côte méditerranéenne avec ses plages, ses grands hôtels, de remarquables immeubles et de superbes avenues. Une deuxième série nous avait permis de comprendre les conséquences de la guerre: des images semblables, où on pouvait reconnaître les mêmes lieux, les mêmes immeubles, mais où, pour l'essentiel, il n'y avait plus qu'un champ de ruines. Inoubliable, à tout âge, mais encore plus pour des yeux d'enfants.
Chaque jours, je revois les images que madame Malouf nous a présentées et même vingt-cinq ans plus tard, elles ont plus de sens que celles que me présentent aujourd'hui en boucle Radio-Canada, Libération, Le Monde ou CNN. Ces images ont un visage, elles m'obligent à ne pas « théoriser » cette guerre — elles m'imposent de ne pas perdre de vue que derrière tout « ça » il y a des gens qui souffrent.
Aujourd'hui, je souhaiterais qu'il y ait une Madame Malouf dans toutes les écoles du Québec, au moins une, pour parler de son pays d'origine aux enfants, pour leur parler de la paix et de la guerre, de ce qu'elles ont laissé derrières elles et de ce qu'elles ont trouvé ici.
Aujourd'hui, je souhaiterais qu'il y ait beaucoup de Madame Malouf à Québec... non pas parce que nous manquons de personnes pour superviser les enfants le midi dans les cafétérias scolaires, mais parce que je pense que leur présence est indispensable pour préparer adéquatement les enfants à vivre dans le monde qui sera le leur — celui que nous leur aurons laissé en héritage.
Merci Madame Malouf. Merci. Et bon courage."
Sources : http://carnets.opossum.ca/remolino/archives/2006/07/limmigration_a.html
P.S : les sujets abordés dans ce site sont intéressants. N'hésitez pas à les consulter.
Rachel- Nombre de messages : 3463
Age : 49
Résidence : Casablanca
Emploi : RRH
Statut : Visaiste
Date d'inscription : 03/06/2006
Re: L'immigration à Québec... pourquoi ?
Merci Rachel
thht- Nombre de messages : 2167
Age : 47
Résidence : Toronto
Date d'inscription : 18/05/2005
Re: L'immigration à Québec... pourquoi ?
un autre merci de ma part..
abderrahman- Nombre de messages : 1672
Age : 44
Résidence : Montréal
Date d'inscription : 25/11/2006
Re: L'immigration à Québec... pourquoi ?
Merci Rachel,
Des témoignages très proches de la réalité, notre attache à notre pays natal est toujours solide, malgré les raisons multiples d’immigration, la politique d’immigration ne doivent pas considérés les immigrants comme des machines selon lesquelles permettra de combler les besoins de main-d'œuvre, sinon, ils seront considérer comme des citoyens de deuxième catégorie, ce qui mettra en cause la stabilité sociale et culturelle de la société.
Amicalement,
Des témoignages très proches de la réalité, notre attache à notre pays natal est toujours solide, malgré les raisons multiples d’immigration, la politique d’immigration ne doivent pas considérés les immigrants comme des machines selon lesquelles permettra de combler les besoins de main-d'œuvre, sinon, ils seront considérer comme des citoyens de deuxième catégorie, ce qui mettra en cause la stabilité sociale et culturelle de la société.
Amicalement,
Invité- Invité
Re: L'immigration à Québec... pourquoi ?
Comme un rayon de soleil qui surgit après des jours et des nuits de pluies battantes, ton sujet Rachel est très beau.
Je retiens deux extraits que j'ai beaucoup apprécié :
"il faut bien admettre qu'un des principaux handicaps auquel nous devons palier pour cela, c'est de vivre dans un vase clos relatif — entre nous — très blancs, très catholiques, très francophones. Il y a bien quelques touristes pour nous rappeler l'existence d'un autre monde, mais c'est clairement insuffisant."
"préparer adéquatement les enfants à vivre dans le monde qui sera le leur — celui que nous leur aurons laissé en héritage."
" il est indispensable de comprendre la diversité — de la côtoyer, dans la mesure du possible — de savoir que tout le monde ne vit pas de la même façon, de réaliser qu'ailleurs c'est aussi ici... "
J'aurai aimé lire un sujet qui parle des autres visions des québécois d'autre villes pas juste de Québec, mais c'est déjà pas mal.
merci Rachel
Je retiens deux extraits que j'ai beaucoup apprécié :
"il faut bien admettre qu'un des principaux handicaps auquel nous devons palier pour cela, c'est de vivre dans un vase clos relatif — entre nous — très blancs, très catholiques, très francophones. Il y a bien quelques touristes pour nous rappeler l'existence d'un autre monde, mais c'est clairement insuffisant."
"préparer adéquatement les enfants à vivre dans le monde qui sera le leur — celui que nous leur aurons laissé en héritage."
" il est indispensable de comprendre la diversité — de la côtoyer, dans la mesure du possible — de savoir que tout le monde ne vit pas de la même façon, de réaliser qu'ailleurs c'est aussi ici... "
J'aurai aimé lire un sujet qui parle des autres visions des québécois d'autre villes pas juste de Québec, mais c'est déjà pas mal.
merci Rachel
kabi- Nombre de messages : 3192
Age : 53
Résidence : New-Brunswick
Statut : Citoyen canadien
Date d'inscription : 18/05/2005
Re: L'immigration à Québec... pourquoi ?
De rien kabi.
Je pense qu'en abordant ce sujet sur d'autres forums, "fréquentés" par la catégorie dont l'avis t'intéresse, tu peux obtenir quelques réponses
A+
Rachel
Je pense qu'en abordant ce sujet sur d'autres forums, "fréquentés" par la catégorie dont l'avis t'intéresse, tu peux obtenir quelques réponses
A+
Rachel
Rachel- Nombre de messages : 3463
Age : 49
Résidence : Casablanca
Emploi : RRH
Statut : Visaiste
Date d'inscription : 03/06/2006
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