MAROCAIN ARRETER

À première vue, rien ne semblait clocher avec ce bloc appartement. Sept logements en bordure de la route 138, juste à côté d’une entreprise de fabrication de maisons usinées. Un endroit calme, un immeuble sans éclat, entouré de quelques arbres. C’est pourtant à cet endroit, tôt mercredi matin, que les agents de la Gendarmerie royale du Canada ont frappé.


Taille du texte
Imprimer
Envoyer
À consulter aussi
Lisez d'autres articles sur ces sujets :

Actes de terrorisme (99%)


Said Namouh (76%)


Al Qaida Movement (69%)


À consulter aussi

Leur cible? Un présumé sympathisant du réseau terroriste al-Qaïda qui aurait proféré des menaces terroristes contre l’Autriche et l’Allemagne.

C’est à cet endroit que Said Namouh, un marocain de 35 ans, se terrait depuis quelques jours. L’homme, soupçonné d’avoir comploté dans le but de livrer et même de se servir de substances explosives dans des attentats terroristes, se trouvait chez son ex-conjointe depuis qu’il avait été expulsé de son appartement de Trois-Rivières.





L'ex-conjointe de Namouh avait du mal à croire qu'il ait commis un tel acte.
Photo: Radio-Canada Mauricie

Arrivé à Maskinongé en 2003, Namouh avait épousé une Québécoise un an plus tôt au Maroc. En arrivant au Québec, sa femme l’a parrainé et il a même occupé quelques emplois en Mauricie.

«Il dit qu’il n’a rien fait», a lancé cette femme en entrevue à Radio-Canada, hier soir. Visiblement dépassée par les événements, la dame a du même souffle confirmé que Said Namouh n’était en aucun cas violent et qu’elle ne pouvait pas croire qu’il ait commis un tel acte.

Le couple était séparé depuis environ un an, mais Namouh habitait chez son ex-conjointe depuis quelques jours à peine, après avoir dû quitter son appartement de Trois-Rivières.

Dans le village de Maskinongé, cette arrestation était sur toutes les lèvres hier après-midi. Et en entendant le nom d’al-Qaïda, les témoins étaient nombreux à vouloir conserver l’anonymat, de peur de représailles.

Selon ce que Le Nouvelliste a pu apprendre, Said Namouh aurait été en possession d’un billet d’avion pour quitter le pays hier matin. Cependant, la GRC l’a intercepté avant qu’il ne quitte le territoire. Il a été arrêté la veille de son départ, un peu avant 7 h le matin.

«Je l’ai vu sortir du bloc avec les mains menottées dans le dos. Il y avait beaucoup de monde qui était venu pour l’arrêter», a raconté un employé de l’entreprise Maisons usinées Maskinongé, située juste à côté du bloc appartement. Cet homme, qui a souhaité conserver l’anonymat, se rendait à son travail lorsqu’il a vu la scène.

Un voisin vivant dans le même immeuble a raconté au Nouvelliste que le bloc avait été encerclé par des voitures de police et des voitures banalisées un peu avant 7 h mercredi matin. Ils ont pénétré dans l’appartement du second étage, là où Said Namouh se trouvait, et l’ont arrêté. «Ils ont ensuite fouillé l’appartement à la recherche de preuves», raconte-t-il.

Cet homme, qui n’a pas non plus voulu être identifié, indique qu’il savait que sa voisine était mariée à un homme d’origine arabe depuis quelques années, mais sans plus. «Elle, je la croise souvent. C’est une dame très gentille», a-t-il mentionné.•


LE NOUVELLISTE