Travailler quand on veut, c'est possible

On peut être capitaliste, traiter ses employés avec respect et faire fructifier son entreprise. C'est le pari fou mais réussi d'un drôle de patron brésilien.

Pourquoi les salariés doivent-ils emporter du travail chez eux le week-end alors qu’ils ne vont jamais au cinéma le lundi après-midi ? C'est le genre de question provocante que pose Ricardo Semler, PDG de Semco, une entreprise brésilienne de services industriels employant plus de 3000 personnes dans plusieurs pays du globe.

Selon ce chef d'entreprise peu banal, on devrait venir travailler quand on le veut, décider soi-même de son salaire et pouvoir choisir son patron. Jugeant que pour être efficace, le travail ne doit surtout pas devenir ennuyeux, Semler a même publié un livre où il expose un point de vue que l'on peut qualifier de révolutionnaire !

Il s'interroge ainsi sur la nécessité d'obliger les gens à travailler à des moments où ils sont parfaitement improductifs. Chez Semco, personne ne s'affole si un employé passe une heure au téléphone avec son fils de douze ans. "Si cette personne ne trouve pas son équilibre entre vie privée et professionnelle, ce sera forcément au détriment de ces deux domaines", souligne Ricardo Semler.

Sa philosophie accorde également une large place au travail à distance : "Un chef d'équipe aurait-il peur de ne plus contrôler le travail effectué ? Il ne faut juger le salarié que sur ses performances". Autrement dit, ce ne sont pas les heures de travail qui comptent mais bien le résultat.

Cette vision du travail où les salariés sont des êtres responsables et intelligents se veut très pragmatique. Aux yeux de ce patron étonnant, il n'est pas dans l'intérêt de l'entreprise d'avoir un employé dont la motivation unique consiste à toucher son salaire à la fin du mois. Et pour cela, il faut bien fournir des gages de motivation. La productivité est à ce prix, estime Semler.

Promise à la faillite par les "spécialistes" du management lors de sa création il y a 20 ans, Semco réalise aujourd'hui un peu plus de 200 millions de dollars de chiffre d'affaires chaque année !

Pourquoi pas ?

Encore faut il que nous (dirigeants & employés) ayons atteint la maturité qu'il faut pour nous permettre ce type de management.

Passer une heure à parler au téléphone avec la famille, ce n'est pas nouveau chez nous, c'est même une monnaie courante. Le problème qui se pose c'est que ces heures ne sont jamais compensées.

C'est bien de vouloir chercher un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, mais il faut E Q U I T E des deux côtés.

A quand ?

A+
Rachel