conciliation travail-famille?

ASSALAM


BONNE LECTURE

BIEN A VOUS

>> Qu'en pensez-vous? Avez-vous des solutions pour favoriser la conciliation travail-famille?

Soir après soir, le même scénario se répète pour Sylvie. À 17h, elle quitte son travail à la hâte. Une fois dans sa voiture, elle peste contre les bouchons de circulation en regardant frénétiquement sa montre: arrivera-t-elle à temps à la garderie? Une fois fiston récupéré, c'est la course folle. Le souper, le bain, le dodo... Et le lendemain: ça recommence.

Des histoires comme celle-ci, Éveline Marcil-Denault en entend des centaines par année. «Plusieurs travailleurs manquent de temps. Ils sont très stressés. Ils font de l'insomnie. Au travail, ils tournent les coins ronds. À la maison, ils sont impatients», affirme Mme Marcil-Denault qui est psychologue organisationnelle chez PROACT Solutions humaines.

En 2007, concilier travail et famille est difficile pour plusieurs employés. Pour mieux cerner le phénomène, Santé Canada a décidé de produire six rapports sur la question. Hier, le cinquième volet de la série intitulé «Réduire le conflit entre le travail et la vie personnelle: Quoi faire? Quoi éviter?» a été publié.

Pour produire le document, plus de 30 000 employés d'entreprises privées et publiques de partout au pays ont été interrogés. Premier constat: le quart d'entre eux font plus de 50 heures de travail par semaine. Près de 30% des Canadiens sondés indiquent que leur vie professionnelle entrave leur capacité d'assumer leurs responsabilités familiales. Par exemple, 75% des sondés jugent difficile d'être de retour à la maison lorsque leurs enfants reviennent de l'école.

Cela n'est pas sans conséquence. Surchargés de travail, 17% des hommes et 24% des femmes décident de ne pas avoir d'enfants. Plusieurs autres sacrifient leur vie personnelle et dorment moins. Souvent, la dépression les guette, dit Santé Canada. «Faire la superwoman, ça dure un moment. Mais ensuite, on met notre santé en jeu», confirme Mme Marcil-Denault.

À travers ses recherches, Santé Canada a réalisé que les personnes qui peinent le plus à accorder leur horaire de travail avec leurs exigences familiales sont celles qui ont un enfant ou un aîné à leur charge. «Avec le vieillissement de la population, de plus en plus d'employés s'occuperont de leurs parents. L'importance d'avoir des horaires de travail souples sera d'autant plus grande», observe Tania Saba, professeure titulaire en relations industrielles à l'Université de Montréal.

Selon elle, les travailleurs sont déjà nombreux à demander une plus grande conciliation entre leur travail et leur famille. «Ceux dans la trentaine veulent plus de temps avec leurs jeunes enfants. Ceux dans la quarantaine veulent du temps pour leurs ados et leurs parents qui sont âgés. Et ceux dans la cinquantaine veulent plus de temps pour profiter de la vie et pour ne pas s'épuiser pour pouvoir travailler plus longtemps», note Mme Saba.

Puisqu'une forte pénurie de main-d'oeuvre se profile au pays, les compagnies devront retenir leurs travailleurs le plus longtemps possible, estime Mme Saba. Selon elle, faciliter la conciliation travail-famille est une excellente solution. «C'est une bonne façon d'attirer des travailleurs et de conserver ceux qu'on a plus longtemps. Les entreprises n'auront pas le choix», dit-elle.

Mode d'emploi

Mais une entreprise peut-elle offrir plus de libertés à ses employés sans mettre en péril sa rentabilité? Absolument, dit Julie Carignan, psychologue organisationnelle à la Société Pierre-Boucher. «C'est un préjugé de croire qu'on sera moins rentable. Le bien-être des employés ne nuit pas à l'efficacité, au contraire», dit-elle.

Pour favoriser la conciliation travail-famille, plusieurs choix s'offrent aux compagnies. Présentement, la majorité des Canadiens (59%) ont un horaire de travail conventionnel. Les entreprises peuvent offrir des horaires plus souples, comme la semaine de quatre jours.

Elle même chef d'entreprise et mère de trois enfants, Mme Carignan est une ardente défenseure des horaires souples. «Une nouvelle maman qui est forcée de travailler cinq jours par semaine va s'absenter souvent. Elle sera très fatiguée donc moins productive. Au contraire, si on lui offre de travailler trois jours par semaine, elle sera beaucoup plus utile», dit-elle.

Les compagnies peuvent aussi adopter des politiques axées sur la famille: congés parentaux, possibilité de s'absenter et de reprendre les heures plus tard...

Actuellement, plusieurs entreprises offrent des congés non payés (84%) ou permettent aux travailleurs de prendre un jour de congé non payé pour cause d'urgence (76%). Mais cela n'est pas suffisant, selon Santé Canada. Car ces avantages ne fournissent aucun soutien économique aux employés qui doivent s'absenter pour des raisons familiales ou personnelles. «Cette attitude a pour conséquence de pénaliser sur le plan économique des employés déjà aux prises avec des problèmes personnels et devant prendre congé pour cette raison», peut-on lire dans le rapport de Santé Canada.

Même si donner des congés payés semble de prime abord coûteux pour une entreprise, l'investissement en vaut la peine, assure Éveline Marcil-Denault. «Pour un patron, avoir plusieurs employés stressés n'est pas rentable, dit-elle. Différentes études ont prouvé que ces gens prennent de moins bonnes décisions et sont moins productifs.»

Mme Carignan croit elle aussi que la qualité de vie des employés est primordiale. «Jamais les inconvénients n'ont dépassé les avantages dans le changement de culture d'une compagnie pour favoriser la conciliation travail-famille», assure-t-elle.

Mme Carignan invite les entreprises à faire le virage vers une plus grande souplesse d'horaire. «Ceux qui travaillent le plus d'heures possible cesseront d'être les héros. Et tout le monde en sortira gagnant», dit-elle.

Quelques recommandations de Santé Canada pour faciliter la conciliation travail-famille:

Aux entreprises:

- Permettre aux employés d'avoir des horaires de travail plus souples.

- Donner un nombre fixe de congés payés par année.

Aux employés:

- Ne pas essayer de compenser un horaire surchargé en réduisant ses heures de sommeil.

- Déléguer du travail aux autres.

- Dire non aux heures supplémentaires.

Source : CyberPresse.ca - cla -

Merci dafir pour cet article que je trouve très intéressant.
Dans une de mes interventions, j'avais dit que la différence entre un pays en voie de développement et un pays développé réside dans le fait que dans le premier, la vie est simple et le système fait tout pour la compliquer, alors que dans le second, la vie est difficile et dure mais le système fait en sorte pour la rendre facile et agréable.
Je parle en connaissance de cause, je travaille depuis 25 ans et depuis 25 ans, j'ai essayé de concilier entre ma responsabilité au sein de ma famille et mes engagements professionnels, il me revenait donc de créer un équilibre qui serve l'intérêt de chacun sauf le mien, c'était donc aux dépens de ma santé physique et morale que ce résultat fut atteint.
Je pense que c'est le cas de la majorité des femmes marocaines actives, rares sont celles qui ont pu bénéficier d'un traitement de faveur de la part de leur employeur, ce qui fait que certaines se trouvent dans l'obligation de mettre fin à leur activité pour se consacrer entièrement à leurs taches conjugales et familiales. Aujourd'hui, la vie est tellement dure que la femme n'a plus aucune alternative, beaucoup de choses ont disparu de notre vie et de notre culture : Pas facile de trouver une femme honnête pour l'aider à élever ses enfants, pas facile de cohabiter avec les parents ou beaux-parents, pas facile de se contenter d'un seul salaire dans une vie commune, pas facile de garantir son mariage, ce qui pousse la femme à faire des sacrifices et à choisir l'une des 2 solutions, travailler à l'extérieur ou rester chez elle.
Vous imaginez donc l'intérêt que je porte au contenu de cet article et à la politique adoptée par certaines entreprises canadiennes dans le but de maintenir la rentabilité et sauvegarder l'intérêt de chacun. La voie du développement se trace par des actes et des stratégies bien définies et non par des discours.