Saïd Jaziri: chronologie

1994



Le jeune imam Saïd Jaziri est condamné par défaut à 18 mois de prison ferme en France pour complicité de coups et blessures volontaires lors d'une manifestation devant sa mosquée, située à Nice.



1997



Arrivée au Canada, via Londres avec un faux passeport.

Mai 1998

Obtention du statut de réfugié. Deux ans plus tard, il deviendra résident permanent.



2000



Fondation de la mosquée Al-Qods, rue Bélanger, dont M. Jaziri est l'imam. L'endroit est fréquenté par des musulmans francophones de la métropole.



2004



Faute de preuves, une enquête du ministère canadien de l'Immigration sur M. Jaziri est fermée.



Juin 2005



Reprise de l'enquête. Selon l'imam, il y a là acharnement puisque le dossier est constitué autour de la même preuve.



23 septembre 2005



En entrevue, il propose la construction d'une grande mosquée au centre-ville de Montréal. Les coûts seraient en bonne partie assumés par l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes. Mais il faut que les trois ordres de gouvernement embarquent. La proposition ne va pas plus loin.



Octobre 2005



Saïd Jaziri reçoit une lettre de l'Agence des services frontaliers du Canada l'informant que son statut de réfugié est remis en cause. Il se barricade dans sa mosquée durant plusieurs jours.



Février 2006



Saïd Jaziri dénonce la publication des caricatures sur Mahomet dans des journaux danois. Il organise une manifestation à laquelle participent quelques centaines de personnes dans les rues de Montréal. Pour faire preuve de bonne volonté, il renonce à ce que la manifestation s'arrête devant le consulat danois.



Juin 2006



L'imam perd son statut de réfugié au Canada. Selon la Loi sur l'Immigration, un statut de réfugié peut être annulé si le gouvernement prouve qu'un individu a fait «une présentation erronée sur un fait important».



5 février 2007



L'imam Jaziri visite la municipalité de Hérouxville, devenue célèbre quelques semaines plus tôt à la suite de l'adoption de son «code de vie».



15 octobre 2007



Saïd Jaziri est arrêté dans les bureaux montréalais du ministère canadien de la Citoyenneté et de l'Immigration. Il avait été convoqué par un agent du Ministère qui devait évaluer les risques courus avant de le renvoyer en Tunisie. L'arrestation est faite par l'Agence fédérale des services frontaliers.



17 octobre 2007



La Commission de l'immigration et du statut de réfugié décide de garder l'imam Jaziri en prison jusqu'au moment de son expulsion, décidée par l'Agence des services frontaliers.



22 octobre 2007



L'imam Jaziri est expulsé du Canada. Il est renvoyé dans son pays d'origine, la Tunisie.

«C'est une décision rapide et pleine de préjugés. Il ne faut pas mélanger ce qui est l'islam et ce qui est tradition ou ce qui est propre à l'Iran ou à l'Afghanistan.» - Le 12 septembre 2005 à la suite de la décision du gouvernement ontarien d'interdire tout tribunal d'arbitrage religieux tel celui de la charia.

«Les audiences de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié ont été très longues et le juge n'a pris que ce qui faisait son affaire.» - En entrevue à La Presse le 13 juillet 2006 après avoir appris qu'il avait perdu son statut de réfugié.

«Qu'est-ce que j'ai fait aux Québécois pour mériter cela?» - Le samedi 20 octobre à La Presse alors qu'il était détenu au Centre de prévention de l'immigration du gouvernement canadien à Laval.

«Personne n'ose insulter ainsi les Juifs, alors pourquoi est-ce qu'on insulte ainsi les musulmans?» - Le 3 février 2006 au journal Le Devoir en réaction à la publication de caricatures sur Mahomet dans un journal danois.

«Un non sera basé malheureusement sur des préjugés et si c'est le cas, notre devoir sera de faire plus d'efforts pour convaincre les responsables politiques de notre bonne volonté d'intégration.» - Le 23 septembre 2005 à propos de son projet de faire construire une grande mosquée au centre-ville de Montréal.

«Si l'expulsion suit son cours, c'est la torture jusqu'à la mort. Mon mari a encore des marques sur son corps.» - Nancy Adams, femme de Saïd Jaziri, le 15 octobre dernier au moment de son arrestation.


http://www.cyberpresse.ca/article/20071023/CPACTUALITES/710230699/1019/CPACTUALITES